Après avoir décidé du genre de danse à apprendre pour le loisir, il faut choisir l'endroit. Ce choix, très vaste dans certaines villes, peut se révéler être une jungle où les novices peuvent se perdre. Voici quelques éléments d'aide.
Différentes structures
Il existe en gros trois cas : les professeurs travaillant dans une association (l'association est sans but lucratif, mais elle paie les professeurs), les professeurs travaillant indépendamment, et les professeurs salariés d'une école de danse. Il y a bien sûr également ceux qui travaillent au noir... jusqu'à ce qu'ils soient dénoncés par un concurrent (le milieu ne fait pas de cadeau). Les associations sont en général (mais pas toujours) moins chères que les écoles possédant leurs propres locaux. En comparant les tarifs, n'oubliez pas qu'elles suspendent souvent les cours pendant les vacances scolaires, ce qui est moins le cas des écoles. Le marché est très soumis à la concurrence, et les danses dont les professeurs ne manquent pas, comme la salsa, ont tendance à être moins chères que le tango argentin, par exemple. Les prix à l'année varient de 150 à 300 € pour une heure par semaine, et parfois vous aurez une ristourne si vous prenez un deuxième cours de danse. Il peut y avoir des réductions pour les étudiants et les sans-emploi. Les cours débutent en principe en septembre ou octobre, mais il y a aussi dans certains endroits des sessions démarrant en janvier ou février. Les plus motivés qui ne souhaitent pas attendre peuvent éventuellement rejoindre une classe en cours d'année après quelques cours particuliers.
Association ou école ?
Les écoles sont-elles plus sérieuses ? On peut penser que les écoles sont plus soucieuses de recruter des professeurs reconnus pour leurs compétences. Elles demanderont parfois des diplômes. Mais les danses comme la salsa n'ont pas de diplôme, si bien que l'on retrouve de très mauvais professeurs dans les écoles comme de très bons : il n'y a pas de règle. Les écoles sont plus généralistes, vous y trouverez des professeurs enseignant une palette de danses, là où dans une association vous trouverez plus souvent un professeur n'enseignant que la danse dont il est passionné. On trouve ainsi d'excellents professeurs de tango argentin dans des associations, quand on peut tomber dans une école sur un qui ne s'est mis que récemment à cette danse afin de satisfaire la clientèle de l'école. Le cours d'essai vous permettra de vous faire un avis, même s'il n'est pas facile de différencier le bon du mauvais apprentissage quand on découvre une danse... Par la suite, et en particulier l'année suivante, rien n'empêche de changer !
Quel est le public ?
Un autre facteur qui peut influer sur le choix est le public : on préfère généralement être dans un cours de sa tranche d'âge. Certaines associations ont un public jeune, certaines écoles ont un public âgé et fidèle, ne désespérez pas si votre premier cours d'essai vous donne l'impression de ne pas être à votre place et testez les autres cours de votre ville ! Enfin, certaines écoles sont plus spécialisées dans la danse de loisir alors que d'autres vous permettront d'avoir des professeurs davantage tournés vers la compétition. Si votre objectif est de vous amuser une heure par semaine, peu importe, mais si vous souhaitez évoluer vers une section sportive, il faut mieux un professeur qui a été lui-même un compétiteur ou une école qui dispose d'un club.
Change-t-on de partenaire pendant le cours ?
Il est dommage de voir qu'existent encore beaucoup de professeurs ne demandant pas à leurs élèves de changer de partenaire, à l'exception de la danse de compétition où cela est normal. L'intérêt de prendre des cours collectifs en est grandement diminué : vous ne rencontrez personne et vous ne serez pas capable de danser facilement en soirée avec d'autres gens. Chaque danseur guide différemment, chaque personne a une connexion différente, même dans un cours où tout le monde a eu le même enseignement. Un bon professeur devrait faire changer de partenaire toutes les dix minutes. Les élèves apprécient. Certes, quelques uns ne veulent danser qu'avec leur partenaire (qui l'est aussi souvent dans la vie), mais ils sont très minoritaires. Sans compter que cela permet de s'inscrire seul. La plupart des élèves commencent la danse sans avoir de partenaire, alors les obliger à s'inscrire avec un(e) partenaire est idiot. Bien sûr, l'excuse est d'équilibrer le cours, mais un déséquilibre est soutenable quand justement l'on change souvent de partenaire. Et puis, il suffit de bloquer les inscriptions des personnes du sexe représenté en trop grand nombre.
Le cours d'essai devrait vous permettre de savoir immédiatement si cela est dans les pratiques du professeur. S'il vous dit que l'on ne change pas car c'est le premier cours, ne le croyez pas, c'est qu'il n'en a rien à faire.
À la carte ou à l'année ?
À priori une idée séduisante, les cours à la carte, c'est-à-dire qui ne sont déduits que lorsque vous venez, est à mon avis une mauvaise chose. Tout simplement parce que vous vous retrouverez rapidement dans un cours très hétérogène, où le professeur doit passer son temps avec ceux qui ne sont pas venus depuis longtemps. Vous danserez avec des personnes vous disant « Désolé, je ne connais pas, je ne suis pas venu depuis un mois » et le niveau n'ira pas bien loin. De plus, après une dizaine de cours, vous verrez l'effectif baisser considérablement, puisque les gens ne se sont pas engagés à l'année. Ce qui n'empêche pas les abonnements annuels de voir aussi chaque trimestre une grande déperdition, mais vous êtes au moins sûr de finir l'année avec un petit groupe de motivés.
Connexion, appuis, poids du corps ?
Si ces mots ne font pas partie du vocabulaire du cours d'essai, je dirais que c'est mal parti. En fait, cela dépend de votre objectif : maîtriser au mieux une danse, ou passer un bon moment dans la semaine. La danse en couple demande une connexion précise entre les partenaires sans laquelle aucun guidage n'est possible, ainsi que des transferts du poids du corps bien réalisés pour que les partenaires ne soient pas déséquilibrés et arrivent à évoluer ensemble. Un bon professeur fera même faire régulièrement des exercices de connexion. Un mauvais professeur se contentera de dire « Regardez-moi, faites comme moi ». Or il est impossible de voir visuellement la connexion, les impulsions, du moins quand elles sont faites de manière délicate comme cela devrait toujours être le cas... Sans explications, sans mots sur ces choses invisibles, cela donne des danseurs brusques, des danseuses molles... Vous devriez savoir à chaque demi-temps quelle force mettre dans votre main, pas seulement pour que la figure soit réalisée, mais pour que votre partenaire apprécie de danser avec vous. D'un autre côté, et je respecte tout à fait ce choix, certaines personnes veulent simplement un cours amusant, convivial, sans "prise de tête", et si le feeling avec le professeur est bon, alors on peut s'en contenter, tout le monde n'a pas vocation à devenir un compétiteur.
Pour conclure, sachez que le remboursement est quasiment impossible, alors n'hésitez pas à faire différents cours d'essai (qui sont toujours gratuits) et vous découvrirez comme, même pour une danse identique, il peut y avoir des enseignements différents. Après avoir testé plusieurs cours, vous aurez sans doute la révélation pour faire le meilleur choix. Ne vous arrêtez pas aux avis d'autres personnes, qui peuvent avoir des attentes différentes des vôtres. Les critiques envers les concurrents sont souvent assez sévères, même de la part des élèves, faites-vous une idée par vous-même.