Messages
INSCRIPTION
Partenaires de salsa, rock, tango,
danse sportive, danse de salon...
Tango
Photo de M

1/14
Ma question est dans le titre.
4 ans que je danse le tango argentin, mes premiers pas en somme. la tête pleine des rêves que cette danse me procure.
Mais ce qui me gêne le plus, c'est la volonté de certains danseurs et danseuses de faire de cette danse une danse d'élite, où la médiocrité n'a pas lieu d'être, où si on se contente d'un plaisir simple, on se sera jamais un bon tanguero ou une bonne tanguera, où si on ne fait pas des efforts acharnés pour progresser, autant aller vers des danses plus simples.
Qu'en pensez vous ?
Doit on absolument faire en sorte que notre pied soit posé au millimètre près ou peut on se contenter d'approximatif ? Doit on préférer la technique au plaisir ?
Quand on se rappelle d'où vient le tango, je trouve choquant qu'on cherche à le rendre impopulaire en le transformant en une danse ou tout le monde se doit de danser comme un maestro !!
Photo de C

2/14
C'est peut etre plus complexe que juste se dire que ce n'est qu'une affaire d'élitisme? (meme si certains, évidemment peuvent etre dans cette démarche mais ça reste une minorité).
C'est une histoire d'énergies compatibles ou pas (un ou une très bon(ne) partenaire peut etre génial pour une personne et beaucoup moins pour un autre). C'est aussi une quete de sensations rares et fortes. Plus on est précis plus des possibilités s'ouvrent et/ou des sensations naissent.
Par contre, ce que chacun cherchera à ne pas se faire esquinter par des mouvements de l'autre (trop de force, pas assez d'axe, et on commence à charger). Et dans cette danse à deux la qualité de l'abrazo pèse pour beaucoup sur le confort ou l'inconfort ressenti . On a moins ce genre de problème en salsa ou en blues, par exemple.
Il ne faut toutefois pas croire que la simplicité serait dédaignée. Un partenaire qui fait simple , mais qui est clair dans son guidage et surtout qui propose une interprétation musicale sera toujours préféré par une vraie danseuse à un type qui essaie de passer son catalogue de figures préfabriquées, aussi complexes soient elles. Sachant qu'une simple bonne qualité de marche n'est pas si aisée à acquérir.
Bref la question n'est pas de choisir entre la technique et le plaisir mais de mettre le premier au service du second! Et ça prend du temps et demande de l'opiniatreté.
Photo de M

3/14
Merci pour la réponse.
Je parlais surtout de la mentalité de certains "bons" danseurs qui semblent considérer que, tant que l'autre n'est pas à son niveau, il n'est pas intéressant (je parle aussi bien femme que homme).
Pour moi, le tango n'est pas une danse difficile. Justement parce qu'on peut le danser de manière très simple. Je sais qu'il faut du travail personnel pour améliorer sa marche, sa posture, son ressenti, le ressenti de l'autre, l'écoute de la musique, etc. Rien que l'énumération de tous ces points, lorsqu'on les met en avant brutalement, rend les choses difficiles. Pourtant, chaque chose prise unitairement devient simple. Et c'est vouloir qu'un débutant apprenne tout en même temps qui rend les choses difficiles. Dans ce cas, seuls certains en sont capables et ça revient à dire que cette danse n'est à la portée que de quelques uns.

J'ai une véritable passion pour cette danse qui me transporte en des lieux "célestes" ... et j'aime beaucoup, lorsque je le peux, transmettre un peu de ce que je comprends. Mais je ne cherche jamais à obtenir immédiatement la perfection. Et surtout, je ne me qualifie pas de "prof" !

Explique t on à un enfant, lorsqu'il commence à marcher, les notions d'équilibre, la manière de tenir son corps, la façon de poser les pieds, comment fonctionnent ses muscles et comment ça concours à maintenir son corps droit ? Pour moi, il en est de même pour les débuts dans la danse, et la perfection ne s'acquière qu'au fil du temps.

Donc, lorsque j'explique à quelqu'un quelque chose sur le tango, je le fais petit à petit, point par point, et la simplicité de l'explication suffit à mieux comprendre. Mais on voudrait que ceux qui débutent dansent immédiatement au niveau des meilleurs ... et ça, ça fait fuir beaucoup de débutants qui se rendent compte qu'ils n'arriveront pas à être au niveau de ce que veut l'enseignant.

L'impression que j'ai, c'est que ceux qui enseignent, souvent, ne se mettent pas à la portée de celui qui vient pour apprendre, mais veut que ce soit le contraire. au débutant de faire tout le travail nécessaire pour rester au niveau, quand bien même il n'y réussit pas. Il n'y a pas la pédagogie qui va pousser l'autre à se surpasser. Et à cause de ça, on voit nombre de débutants disparaître au fil des mois pour se lancer dans une danse "plus facile" ... Le plaisir n'est pas au rendez vous, juste la technique ...
Photo de M

4/14
Je ne sais pas comment vos professeurs de tango donnent cours. Mais ce dont je suis certain, c’est que, simplement d’un bête point de vue financier, ils font probablement tout ce qu’ils peuvent pour garder l’intérêt de leurs débutants. J’ai donc tendance à croire qu’ils cherchent constamment la pédagogie la plus adaptée à leur public.

Je crois simplement qu’il y a deux réalités dont il faut tenir compte:

- Pour quasiment toute nouvelle activité, il y a un taux d’abandon élevé parmi les débutants.

- Le tango est vraiment une danse difficile. Il faut vraiment s’accrocher au début, surtout pour les mecs. Dès qu’on commence à guider des ochos par exemple, on doit apprendre à jongler entre système croisé et système parallèle. Rien que ça, ce n’est pas un apprentissage qui vient tout seul. Et les ochos, ça s’apprend déjà dans les premières semaines normalement. Il m’a fallu un an à un an et demi pour arriver à un minimum d’aisance, et je crois que je suis assez représentatif.
Photo de M

5/14
Je ne suis pas d'accord, mais c'est mon point de vue.

La difficulté vient du fait qu'on voudrait tout savoir sans prendre le temps de l'apprrendre.
Apprendre des ochos dans les première semaines est déjà une manière de rendre les choses difficiles. Parce qu'on se sait pas encore ce qu'est la connection, où en est le corps de sa partenaire, comment tenir l'abrazo, etc ... c'est la multitude des éléments qui multiplie la difficulté. Chaque chose prise individuellement est pourtant simple.

Mais, et là, je rejoins ceux qui le pensent :
"Les débutants veulent aller dans le cours intermédiaire,
Les Intermédiaires regardent vers les avancés ...
Et les avancés reprennent les fondamentaux !!"

Mais, je n'ai connu aucun débutant capable de prendre le temps, ni même d'en avoir envie.
On a tous regardé des démos, en se disant qu'on voudrait faire pareil. Or, ceux qui dansent le fot souvent depuis des années et, contrairement à nous, le font régulièrement tous les jours ...

Un danseur professionnel est venu un jour nous voir.
Un des anciens lui a demandé depuis combien de temps il dansait. Et sa réponse : 3 ans.
Sauf que c'était 7 jours sur 7, et plus souvent 8 heures par jour, alors qu'on ne passe souvent qu'une heure et 1/2 une fois par semaine. Le compte a été vite fait, son expérience était plus importante, parce que régulière, intense

Je danse presque tous les jours, dès que j'écoute de la musique, et j'ai la chance de pouvoir imaginer la danseuse dans mes bras. J'ai, grâce à ça, fait plus de progrés que certains débutants qui, lorsqu'on le leur demande, nous disent qu'ils ne travaillent que lorsqu'ils viennent en cours ou vont dans les bals (parfois).

C'est vrai que, lors de ma première année, j'ai trouvé le tango difficile. Mais l'enseignant, que je respecte tout à fait, me voyant très intéressé et semble t il plus habile que d'autres, m'en montrait plus qu'aux autres ... et je finissais par me mélanger les pinceaux ... parce que je n'arrivais pas à tout retenir, voire tout se brouillait.

Si on simplifie les cours, tout devient facile. Mais il faut faire le choix de prendre le temps.
Souvent, les débutants viennent, non pas apprendre le tango, mais faire une activité distractive, et voudrait déjà savoir danser avant d'avoir appris. je ne pense pas que ce soit la bonne solution.
Mais les enseignants ne se posent pas la question de savoir qui veut vraiment apprendre le tango. Alors, la danse devient difficile, par manque de temps.
Photo de M

6/14
Incidemment je viens de lire votre blog très intéressant et je donne un sentiment de prenant des cours depuis dix avec un boss de tango Argentin à Bordeaux.
Oui le tango argentin à une tendance élitiste que l'on ressent avec les petits ilots de danseurs qui pensent, se comportent égoïstement dans des bals comme on dit en Argentine et qui par leurs détachements méprisent les autres en fait, n'imaginant pas le plaisir en dehors d'eux.
Il est vrai que la formation doit être perfectible aussi mais sérieuse, sans brûler les étapes sur quatre années de niveaux pour ensuite continuer en soignant le style pour créer l'abrazo magique qui n'est pas toujours accessible mais latent. La belle connexion sera au rendez-vous (ci accarezzi l'anima) caresser l'âme pour les garçons...
Le plus souvent sans variations trop complexes mais avec l'isolement dans la tenda avec sa danseuse pour une balade au jardin du tango.

Enfin le tango argentin est fait pour chercher et essayer de trouver la belle communion.

Salut à tous.
Photo de M

7/14
J'adore cette manière de présenter le tango, d'autant plus que c'est tout à fait le tango tel que je le pratique.
Et certains compliments qu'on a pu me faire me confortent dans cette position.
Merci, arone.
Photo de M

8/14
Belle route tango à toi..
Photo de M

9/14
Bonjour à tous.

La question posée me ramène quelques années en arrière.
Je posais alors une question vraiment similaire à mon prof d’aikido.

Qu’est ce-qui prime ? La technique ou le ressenti ?

Si il fallait etre caricatural, je suis venu à l’idée que la technique est primordiale.
Elle est faite pour être acquise, perfectionnée, puis, paradoxalement, oubliée pour laisser place au ressenti.

Imaginez vous faire une partie de tennis en étant incapable de renvoyer la moindre balle faute de connaissance technique et où d’entraînement.
La partie deviendrait vite pénible.

Cependant, j’ai le souvenir d’avoir eu, à mes débuts, de merveilleuses tendas sans pour autant avoir de grandes connaissances. Et je pense savoir pourquoi (alors que je n’en avais pas conscience).
Parce que je m’appliquais à ne faire que ce que je savais faire.

Ces derniers mois, par exemple, je m’entraîne à exécuter des enrosques.
Tant que je ne saurai pas les mettre en œuvre parfaitement en musique, je ne les exécuterai pas en milonga. J’aurais trop peur de perdre la connexion...

Quel bonheur que de découvrir une parfaite inconnue. Aller à sa rencontre au travers de la danse.

Enfin, si j’avais à répondre à la question ;
Je dirai, le plaisir avant tout, en prenant soin de rester dans sa (la) zone de confort technique (du couple) avec bienveillance.
Photo de M

10/14
Bjr Agiani,
Tu es comme moi, une consonance italienne dans ton nom et surtout une prédisposition à vouloir mettre la femme dans ce qu'elle attend, c'est à dire en exergue, au centre, dans le bien être et le tango est le moyen le plus sûr pour faire éclore cette sensation chez la tanguera. Le plus souvent pour obtenir cette plénitude, nul besoin de variations trop élaborées, mais l'envie comme un artisan de vouloir façonner l'œuvre dans l'espace de la tenda.
Tu seras le chercheur d'or qui trouve la belle pépite.
Pardonne moi pour cet épanchement qui pour moi reste le rôle du tanguero met qui fait visuellement la beauté du tango.
Passer, à côté de cela, c'est gaspi.
Bon week-end à toi et plaisir tango aussi.
Photo de M

11/14
Agiani, je n'avais pas pensé à certains points que tu as évoqués, et effectivement c'est très bien vu.
L'image du match de tennis est plus que parlante ...

Pour ce qui est de la technique, on ne l'oublie évidemment pas, mais comme le corps se souvient très bien de certains réflexes, la danse finit par devenir une seconde nature et on n'a plus besoin d'y penser. Et mieux, selon les danseuses, mon corps se souvient plus ou moins facilement de certains enchaînements ...

Donc technique plus ressenti, et le tango devient fabuleux.

Pour autant, et c'était bien le sujet que j'ai évoqué dans le titre, certains ne comprennent pas (plus) les difficultés des premiers temps, ont oublié qu'ils ont un jour débutés, ou considèrent que ne pas vouloir progresser absolument (comme certains qui parce qu'ils se sentent bien à leur niveau et s'en contentent très bien) n'est pas une bonne chose.
Il faudrait être parfait (ou parfaite), sinon, pas de danse ...

J'ai même lu sur un forum des comparaisons par rapport à d'autres danses, peu flatteuses pour ces dernières, comme si le tango, à lui seul, pouvait représenter le summum de la danse, et le reste des banalités juste bonnes à amuser d'autres piètres danseurs ...

Et ça, j'ai beaucoup de mal à l'accepter, tout comme j'ai du mal avec ceux qui prétendent que le tango se doit de ne plus évoluer sous prétexte qu'il a atteint un niveau quasi académique, alors qu'à l'origine, c'est une mélange de musiques d'horizons bien différents, qui n'a cessé de se modifier, jusqu'à ce que certains compositeurs considèrent qu'il avait atteint sa maturité et qu'il ne devait plus changer ...

Souvent également, on oppose le tango "classique" au "nuevo", alors que, pour moi, c'est juste une évolution. Parce que les danseurs de "nuevo" profitent autant des musiques dites classiques que d'autres, beaucoup plus modernes. Mais il ne faut surtout pas mélanger les genres ... J'ai entendu certains danseurs dire que d'autres dansaient sur n'importe quoi ... et pas avec un air rêveur, bien au contraire ... Comme le "nuevo" n'avait pas sa place auprès du "classique" ...

Tel était mon propos du départ.
Photo de F

12/14
Je suis débutante juste 2 ans mais j ai besoin de progresser en technique pour apprécier une danse. Je fais du uechi ruy et tant que je n avais pas assez de techniques je ne prenais pas autant de plaisir à faire mes katas. Le tango est très technique on peut je pense danser certes mais il me semble que la technique est très importante pour la progression et le plaisir que l on ressent
Photo de M

13/14
Je suis un peu alarmé de constater que, selon les interventions des uns et des autres habitant très loin de Paris, rencontrent ils aussi la même ambiance élitiste si pesante à Paris.

On peut être tous bien obligés de reconnaître que c'est inévitable, dans toutes les activités humaines, qu'il y ait toujours une "petite" élite qui plombe l'ambiance. Or, la danse en général, et le tango en particulier, semblent attirer un quota disproportionné de gros melons (hommes et femmes).

Concrètement, cette soi-disant "élite" pollue continuellement les pistes en perturbant systématiquement la circulation de tout le monde : ils bloquent tout le monde derrière eux, le savent, le voient, et ils s'en foutent éperdument. Ils prennent un espace équivalent à 2 couples (et parfois équivalent à 3 couples) pour faire des figures alors que la piste est bondée ! Si la piste était à moitié vide, ok, pas de pb, il y a de l'espace et on peut s'en donner à coeur joie ; mais quand la piste est pleine il faut surtout s'abstenir de gêner systématiquement les autres en s'éternisant dans chaque espace et en les empêchant de vous dépasser discrètement ! Ca fait partie des codes basiques du tango.

Étant Argentin mais ayant appris le tango à Paris, je pose souvent la question aux quelques tangueros Argentins que je connais du comment on danse à BsAs et est-ce que ce pareil à comme on danse à Paris. Leurs réponses ont toujours été de l'ordre "c'est très différent, plus convivial, plus respectueux de la piste et des autres couples, les élitistes on s'arrange pour les dégager entre tous".

Je n'ai pas de pb quant à admettre que certaines milongas soient "réservées" aux élites : qu'ils dansent entre eux dans leurs milongas et nous fichent la paix aux vrais tangueros dans toutes les autres milongas, c'est un prix que je suis prêt à payer les yeux fermés.

Pour l'anecdote : en 2018 j'ai vu à la Casa del Tango à Paris (piste très bondée) un couple qui dansait merveilleusement bien sans jamais gêner les autres. Je ne les avais jamais vus avant. Tellement agréablement surpris j'étais de leur elegance dans leur circulation tout en faisant des belles figures en toute discrétion que, pour les remercier de cette leçon de tango gratuite dont ils m'avaient fait profiter, j'ai commandé 2 verres de vin au bar, que je suis allé leur apporter quand enfin ils se sont assis à table après quelques tandas. Et bien, il s'aggisait de Los Guardiola (Marcelo Guardiola et Giorgia Marchiori). Ca c'est la vraie élite !
Photo de M

14/14
Bonsoir

À chacun son tango pourvu que la connexion et le plaisir de danser soit au rdv. Après pourquoi vouloir mettre les gens ou le tango dans une case. Faites votre vie sans regarder ce que fait votre voisin et vous n’en serez que plus heureux.